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Indispensable tu m'es

Indispensable tu m'es Lointaine aussi parfois mais... Accordons toujours nos mots sensibles Du plus profond d'un regard Ou d'un sourire en retard Nous avons tous deux la même cible De tout ce qui est perdu Et rien ne nous était dû Nous avons ancré nos ressemblances L'assurance du désir Ou l'enfant voulant partir Que nous apporterait la vengeance ? C'est qu'il nous manquera toujours cette heure Qui fuit À l'entrée du soleil en sa demeure De nuit La somme de nos désirs Ne fait pas un avenir On ne veut pas vivre sans rencontre C'est dans le présent du temps Être vraiment là contents En oubliant la course des montres Qu'être vivant pleinement Est le bonheur maintenant En bon chemin sans pensée cruelle Est la vie qui tient le cœur En haleine et dans la peur De quoi est-elle la passerelle ? C'est qu'il nous manquera toujours cette heure Qui fuit À l'entrée du soleil en sa demeure De nuit Venus telle une lueur Pour faire mon plus grand heur

À Saint-Guénolé

À Gilles Baudry Jeudi L’approche se fait           lente hésitation encore Les pas défont la route           plus lents Les murs et les fougères            sont les bienvenus ils ont le repos            du temps Au surplomb de la mer            l’éveil s’entend le regard n’a de borne            qu’au ciel d’une croisée entr’ouverte Je suis là les camélias sont là dans le maintenant que je pressens            dans les pierres Vendredi L’aube est de gris le regard rompt le ciel            la vitre embuée            me transperce Du silence            soudain un cantique naît et le cantique des chênes            bascule au noir horizon Tambour de pluie à la fenêtre Les pierres assaillies d’injures du temps            sont voûtées deux fois Prennent racines éternelles            les vibrations senties            à la peau du granit Le temps n’est pas relevé            de sa chute à terre Il n’est que le nom            de la durée            q

Une vision

Mornes étaient les années de confort mité et sans magie. Ma haute tour n’en veut plus rien et regarde un vibrant tableau. Sur les champs de l’été, où fleurissent les roses, ma maison s’est emplie des plus pures pensées que j’entends aux clapotis du lac. Mon toit s’est ouvert à l’ivresse du jour et je plongeai nu dans les entrailles de l’instant quand, servant des heures assoupi, j’ai chevauché le temps. Emportées sur ses vagues les ondes bleues de nuit ont des parfums de femmes qui me portent au loin vers l’irréel. Les pierres sacrées de leurs seins, couronnées de jour, abreuvent ma foi. Je voyage longuement dans leurs bras, me voue entier à la musique des flots. Je m’éperds dans les souffles de leurs écumes aux versants de leurs jardins fécondés. C’était un autre monde où je m’oubliai. Les pierres chantaient l’âme blanche du jour. La nuit murmurait en pleurant des étoiles et l’Amour survolait ces vivifiantes eaux. C’était un autre monde et c’était ma mai

Au puits de toi

C’est le temps des parfois, C’est le temps des toujours. Parfois ton corps tremble Et toujours il jouit, De l’instant des parfois, De l’instant des toujours. C’est le temps de ta foi, C’est le temps des amours. Parfois ton âme tremble Et toujours elle jouit, De l’instant de la foi, De l’instant de l’amour. Ne serait-ce Que cela mon amour Que mon coeur tremble, De toi, Sans voix ? A l’instant de l’amour Où mon corps sombre en toi, Cette béance en toi Qui m’appelle et m’attend, M’est un puits de joie.

Apparences

Ô force, par quelle faiblesse te révéler ? Dans le toboggan prêté aux évidences être grisé Se heurter au fracas du moi aux tumultueuses questions Plonger dans l'irréparable de l'apparence Nous avons mis des vis indesserrables à nos raisons des couvercles de fonte sur nos rêves de la soif au cœur des visions Et il faudrait que je sois moi...

Noire étoile

Ta peau léchée, A l’ombre de mes baisers, Transpire tous mes espoirs. Je bâtis dans tes yeux Des naissances de Vénus. Tous les soirs Y roucoulent tes sourires. J’escalade tous mes vertiges Quand les volutes De ta voix céleste M’enserrent Dans leurs rets profonds. J’humilie jusqu’à l’excès Ma tête bousculée, Soumis à ton rire, Ma maîtresse, mon chaos de lumière, mon âme. Sous le regard des cieux S’amenuisent les temps Que j’avais établis loin de toi, Et pour tout dire, Hors de mon cœur. Ainsi au ciel le noir bruit, Minuscule et sensible, Comme un jour de décembre, D’un long soupir A l’étreinte de la nuit.

Désir de lèvres

J'épelle le mot désir A, deux T, E, N, T, E... Vendredi, l'après-minuit je vis de t'attendre Est-ce que l'espoir s'endormira au petit matin ? Est-ce que la liberté du ciel préfigurera ton visage souriant ? Attente et cette nuit qui se joue de moi, froide Je réclame tes lèvres et la tasse blanche du café pour qu'elles y laissent leurs marques empreintes de rosée